Chez Walczak, Un Bistrot hors du temps, un Café historique, préface de Jean-Paul Belmondo
Prix : 21€
Tel le petit village gaulois imaginé par Uderzo et Goscinny résistant à l’invasion romaine, le café « Aux sportifs réunis » maintient à Paris le cap contre vents et marées depuis le début des années cinquante, au 75 de la rue Brancion. C’est l’histoire de ce Bistrot hors du temps, de ce café historique que nous conte Gérard Letailleur dans son ouvrage paru chez Dualpha, Chez Walczak.
Fondé par l’ancien champion de France des Poids Welters (1948), Yanek Walczak, cet établissement attira dès son ouverture les grandes célébrités du monde du sport et du spectacle : Bourvil, Lino Ventura, Robert Dalban, André Pousse y partagèrent le verre de l’amitié avec Jean Gabin, Bernard Blier, Michel Audiard et tant d’autres… Edouard Molinaro y tourna en 1958 une scène de son film « Un témoin dans la ville ».
Georges Brassens, sensible au charme de Georgette, la maîtresse de maison, séduit par ce lieu devenu intemporel où chats, chiens, poules et coq évoluaient librement autour des tables, en fit son port d’attache et la source d’inspiration de sa chanson « Le bistrot », traduite aujourd’hui en une trentaine de langues…
Après la fermeture des abattoirs de Vaugirard, situés en face puis remplacés par le parc portant le nom de notre poète, et le décès de Yanek en 1989, les fils Walczak, Guy et Jean-Louis, relevèrent le « gant » et continuèrent le combat.
Depuis, les reprises s’enchaînent pour le plus grand plaisir d’une clientèle d’amis fidèles. Georgette et Guy s’en sont allés de l’autre côté du miroir retrouver Yanek, Cerdan, et Ray Sugar Robinson que le fondateur des « Sportifs réunis » n’hésita pas à expédier au tapis quelques secondes, au temps où le « noble art » faisait rêver dans les chaumières petits et grands.
Jean-Louis Walczak, aujourd’hui secondé par sa fille Lydie, perpétue la tradition de cet établissement. En bon épicurien, il sait nous convaincre que les vibrations des vieilles pierres se conjuguent chez lui à merveille avec celles des bons crus et des plats traditionnels.
Les aventureux profanes qui s’y hasardent pour mieux en connaître les grandes heures n’ont qu’à laisser leur regard errer sur les murs où, enchâssés dans des encadrements d’époque de nombreuses photos et affiches en portent le témoignage. En y déjeunant, ils y rencontreront peut-être Jean-Paul Belmondo aux côtés de Charles Gérard et Christian Brincourt, Michou, le dernier grand cabaretier de Montmartre, tout de bleu vêtu, conversant avec Jacques Mailhot du théâtre des Deux Ânes, ou bien Michel Bouquet, Michèle Bernier, fille émérite du Professeur Choron, Renaud en compagnie de son ami Béjo, ou bien encore une des personnalités du monde sportif : Jean-Claude Perrin, Maurice Houvion, Pierre Fulla, Jean-François Lamour, ou Marcel Cerdan junior, etc. L’atmosphère du lieu est si bien rendue qu’il ne vous reste plus qu’à donner rendez-vous à vos amis Chez Walczak ! Approchez-vous de la porte à demi-vitrée, dépourvue de bec-de-cane, et après avoir montré votre binette, comme le conseillait Charles Perrault dans l’un de ses contes : « tirez la chevillette et la bobinette cherra… ».
Le vieux Paris vous y attend.
Pour approfondir: https://laurentfoulon.com/2020/02/20/une-soiree-exceptionnelle-a-paris-15/